Les garçons sauvages (2007-2011)

 

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Les garçons sauvages -ces enfantillages.

Des garçons, jeunes, séduisants, du sexe, homosexuel, des fêtes, de l’alcool ou des drogues encore – quelque chose d’une variation générationnelle de thèmes jumeaux au monde – variation, proposition photographique d’un désir jumeau au monde – non pas un témoignage mais plutôt, par la force des choses et du temps, une sorte d’élégie.

Je me suis lancé dans cette série, à 20 ans, comme on défait sa braguette. Les garçons étaient là, c’est le jeune milieu homosexuel parisien, je les ai pris en photo. Quand je les revois, je repense à telle ou telle anecdote, à tel ou tel cul, mais aussi à cette sphère paradoxale que vit la jeunesse et dont l’enjeu semble, depuis toujours, l’objet d’une attention, d’une fascination et d’un contrôle puissants.

Je repense à l’initiation simultanée des codes sociaux et de ce que peut son corps, du pouvoir qu’a son corps contre ces codes. La culture et la contre culture comme un jeu de test, de dosage de la sphère.
Ce que j’appelle « sphère », c’est un espace-temps, généralement transitoire, avec ses règles, ses rituels, où le sujet compte s’extraire des contingences sociétales.

L’adolescence est un âge où l’on découvre et se réapproprie son corps. La sphère commence quand on l’expérimente dans le but de l’épurer le plus possible du formatage de la société (ce qui est « sain », ce qui est « propre », « moral », et surtout « utile »). J’ai trouvé dans le contexte gay un parfait support pour traiter de ce thème, très certainement parce que le corps homosexuel, se découvrant tôt comme étant marginal, est rapidement plus enclin à remettre en cause le conditionnement culturel qui l’a éduqué, et à s’adonner à la culture qu’il s’est créé.
En l’occurrence, il ne m’appartient pas de dire si mes sujets s’extraient de la société pour en revendiquer une autre ou pour mieux s’y réintégrer. L’avenir nous accordera la réponse.

On dira, parfois, ce sont des bourgeois jouant aux sauvages. Mais qu’importe, ce jeu est réellement vécu et la sphère réellement difforme (donc remarquable) de par le tâtonnement des cultures, des identités, des culs.

Le traitement des images est très souvent différent pour chacune d’entre elles. Les variables façons dont je les ai travaillées afin d’en faire ressortir le caractère selon chaque contexte, ne sont pas la volonté de créer un kaléidoscope autobiographique, mais celle de composer ce qui pourrait être l’équivalent d’un morceau musical, avec ses modulations, son lot de tonalités et la richesse de ses spectres.
Le fil conducteur entre les photos est de l’ordre de l’énergie, et j’ai tenu à éparpiller les traitements, les registres, d’une manière instinctive, selon les possibles flux d’énergie que cette dispersion permet.

La série est constituée en majorité d’instantanés, mais parfois des poses, des poses en apprentissage selon les repères de chacun, toujours dans une volonté d’exprimer le moment vécu et donné.
Ou alors, soyons plus (ou moins) précis : la jeunesse : des instantanés de poses permanentes, des poses d’instantanés permanents. Nulle confusion en ce contexte. Nul besoin de réalisme non plus : au moins une vitalité que l’on soupçonne et creuse, si ce n’est de l’érotisme – une échappée en tous les cas.

2011